Le Vésuve n’a pas encore refroidi. Un an après avoir fait exploser la Serie A en s’offrant un titre historique, le Napoli repart au combat avec la même flamme, mais un arsenal renouvelé. Antonio Conte n’est pas homme à s’installer dans le confort : l’été a servi de tremplin, pas de pause. Objectif avoué : défendre la couronne en Italie et s’inviter avec sérieux à la table des grands d’Europe.
Au premier regard, les tifosi ont froncé les sourcils : Victor Osimhen, icône du renouveau napolitain, s’est envolé pour la Turquie et Galatasaray contre 75 millions d’euros.
Mais loin de déstabiliser l’édifice, ce transfert a permis d’assainir les comptes et de lancer un mercato ambitieux. Avec 126 millions encaissés et 107 réinvestis, Naples a trouvé l’équilibre rare entre économie et compétitivité.
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Surtout, l’essentiel est resté. Les treize joueurs les plus utilisés lors du sacre 2025 sont toujours là. De Lobotka à McTominay, en passant par le capitaine Di Lorenzo, les fondations n’ont pas bougé. La révolution a eu lieu à la marge, là où Conte voulait plus de profondeur et de polyvalence.
Le coup de tonnerre : Kevin De Bruyne
C’est l’image forte de l’été : Kevin De Bruyne posant avec le maillot azzurro. Libre après dix saisons de magie à Manchester City, le maestro belge n’a pas résisté à l’appel du San Paolo. À 34 ans, il n’est plus l’infatigable box-to-box d’antan, mais il reste un chef d’orchestre hors pair.
Aux côtés de McTominay, révélation et MVP de la saison dernière, et de Lobotka, métronome discret mais vital, De Bruyne pourrait transformer l’animation offensive.
Sa vista, ses passes millimétrées et son expérience de la Ligue des Champions font de lui le pari le plus excitant du projet Conte. Reste la question physique : son corps peut-il encore encaisser trois matchs par semaine ?
Des renforts ciblés à chaque ligne
Naples n’a pas seulement misé sur la star belge. Derrière, Sam Beukema (ex-Bologne, 31 M€) vient renforcer une charnière où Rrahmani et Bungiorno réclament déjà du temps de jeu. Grand (1,88 m), solide dans les duels, précis dans la relance, le Néerlandais a tout du défenseur moderne que Conte affectionne.
Sur les côtés, le club a réalisé un joli coup avec Miguel Gutiérrez, latéral gauche formé au Real Madrid et confirmé à Girona. Sa qualité de centre et son sens de la construction en font un profil idéal pour un Napoli qui aime étirer le jeu.
Devant, Noa Lang incarne la folie. 14 buts et 12 passes décisives au PSV la saison passée, mais aussi un caractère volcanique. L’ailier de 26 ans, provocateur né, doit devenir le successeur de Kvaratskhelia, parti dans l’ombre d’Osimhen. Si Conte parvient à canaliser son tempérament, Naples tiendra un poison permanent dans le couloir gauche.
Les cadres toujours debout
Enfin, la surprise vient de Lorenzo Lucca. Avec ses 2m01, l’avant-centre italien débarque d’Udinese où il a inscrit 14 buts. Pivot imposant, dur à bouger, il pourrait vite devenir la cible idéale des caviars de De Bruyne, surtout en l’absence de Lukaku jusqu’en décembre.
Au milieu des nouveaux visages, la colonne vertébrale reste inchangée. Scott McTominay, arrivé dans l’indifférence générale l’été dernier, est devenu le cœur battant de l’équipe : 12 buts, 8 passes, et une influence omniprésente. Stanislav Lobotka continue d’assurer l’équilibre, tandis que Di Lorenzo, capitaine courage, demeure le symbole de l’esprit napolitain.
Même blessé, Romelu Lukaku reste une pièce maîtresse du puzzle de Conte. Ses 14 buts et 10 passes de l’an dernier rappellent qu’il peut redevenir la pointe de diamant dès son retour. Et dans une saison longue, son expérience pèsera lourd.
Conte, maître d’œuvre
L’entraîneur italien a imposé sa patte dès sa première saison : discipline, intensité, rigueur tactique. Le 4-3-3 qu’il dessine cette année s’annonce encore plus riche. Derrière, la concurrence est ouverte jusque dans les cages, où Alex Meret doit désormais composer avec le colosse Vanja Milinković-Savić (2m02).
Au milieu, le triangle De Bruyne–McTominay–Lobotka intrigue et excite. Et devant, le duo Lang–Lucca pourrait se révéler complémentaire, en attendant le retour du soldat Lukaku.
L’équilibre est là : expérience avec De Bruyne, Lukaku, Di Lorenzo ; jeunesse et explosivité avec Lang, Gutiérrez, Beukema. Naples aborde cette saison avec un effectif taillé pour jouer tous les trois jours, ce qui avait manqué en 2025.
En Serie A, le titre est évidemment l’objectif. Mais Conte et ses joueurs savent qu’une nouvelle étape attend : briller en Ligue des Champions. Après avoir dominé l’Italie, Naples rêve désormais d’exporter son feu sacré sur la scène européenne.
Le volcan gronde encore. Et si Naples s’offrait le luxe d’un back-to-back historique ?
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