La Juventus a longtemps été accusée d’un manque de panache offensif. Mais avec Igor Tudor, le visage de la Vieille Dame est en train de changer. Le technicien croate dispose désormais d’un secteur offensif pléthorique et complémentaire, cumulant près de 500 buts en carrière. Jonathan David, Loïs Openda, Edon Zhegrova rejoignent Dusan Vlahovic, Kenan Yildiz et Gonçalo Conceição dans un arsenal taillé pour rendre la Juve redoutable en Serie A comme en Ligue des Champions.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en additionnant les statistiques des six attaquants, la Juventus atteint 493 buts et 201 passes décisives en carrière. Dusan Vlahovic, point de fixation déjà incontournable à Turin, compte 132 réalisations.
Jonathan David, son pendant mobile et technique, en affiche 105. Edon Zhegrova, ailier insaisissable, a marqué 42 fois.
Gonçalo Conceição, autre profil polyvalent, totalise 39 buts, tandis que Kenan Yildiz, encore jeune (22 ans), commence à faire parler de lui avec déjà 7 réalisations. Loïs Openda, enfin, symbolise la nouvelle vague : 68 buts et une capacité unique à attaquer la profondeur.
Ce réservoir statistique illustre l’ambition turinoise : retrouver une attaque prolifique, capable de varier les scénarios, entre jeu de possession et transitions rapides.
Tudor change l’ADN offensif
Igor Tudor a rapidement imposé sa patte. Ancien défenseur rugueux, il surprend aujourd’hui par son approche moderne : pressing haut, mobilité permanente et une attaque pensée pour être interchangeable.
Ses joueurs offensifs ne sont pas figés dans un rôle unique. David peut évoluer dans l’axe ou décrocher, Openda alterner entre couloir et pointe, Zhegrova provoquer sur son aile ou rentrer intérieur.
« Ce qui frappe, c’est l’impressionnante contribution de buts de ce groupe » note la presse italienne. La Juventus, qui avait trop souvent vécu sur un football pragmatique ces dernières saisons, assume désormais une volonté de dominer par le jeu.
Parmi les recrues, Loïs Openda incarne le mieux ce nouveau visage. Le Belge n’a pas caché son émotion. « On m’a dit Juventus et je n’ai plus dormi » confiait-il à la chaîne du club.
Sa vitesse, son agressivité dans les appels et sa faim de buts correspondent parfaitement au projet Tudor. Son intégration rapide en fait déjà un homme clé, capable de dynamiter les défenses de Serie A.
Une profondeur de banc inédite
Au-delà des individualités, Tudor bénéficie surtout d’une profondeur de banc inédite. Là où la Juve a longtemps dépendu d’un seul buteur – Vlahovic ou Ronaldo avant lui -, elle peut désormais aligner plusieurs combinaisons d’attaque selon l’adversaire.
Cette richesse offensive ouvre des perspectives intéressantes pour alterner championnat et Ligue des Champions sans sacrifier de compétitivité.
La Juventus a gagné en solidité ces dernières années, mais souvent au détriment du spectacle. Avec cette ligne d’attaque aux profils variés, Tudor a les moyens d’offrir une équipe à la fois efficace et séduisante.
Le message envoyé est clair : la Vieille Dame n’entend pas seulement redevenir championne d’Italie, elle veut aussi retrouver sa place parmi les grandes forces offensives d’Europe.
L’ère Tudor pourrait bien marquer le retour d’une Juve conquérante, portée par une attaque de feu.
Source : Article adapté et traduit à partir d’un contenu publié dans Corriere dello Sport

Le Corriere dello Sport est l’un des principaux quotidiens sportifs italiens, basé à Rome. Fondé à Bologne en 1924, il a connu plusieurs évolutions avant de prendre son nom actuel en 1977, après l’intégration du journal Stadio créé en 1945. Il fait partie des trois grands quotidiens sportifs nationaux en Italie, aux côtés de La Gazzetta dello Sport (Milan) et de Tuttosport (Turin).
