À 39 ans, l’Espagnol Pablo Longoria est à la tête de l’Olympique de Marseille. Passé par Oviedo, Valence ou encore la Juventus, il revient sur son parcours atypique, ses inspirations et sa vision du rôle de président d’un grand club.
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« J’ai toujours voulu être dans le football »
Votre passion a-t-elle commencé en jouant au football ou en dirigeant ?
J’ai toujours en tête une phrase de Saviola : « Je voulais continuer à jouer au football, mais mes jambes ne suivaient pas ». Nous, à Oviedo, nous avons grandi dans un contexte modeste. Depuis tout jeune, je savais que je voulais travailler dans ce milieu, pas comme joueur, mais dans tout ce qui entoure le football.
Le jeu vidéo PC Fútbol a joué un rôle important pour vous ?
Oui, absolument. À 13 ou 14 ans, je passais des heures sur ce jeu. Ça m’a aidé à mieux comprendre l’univers du football, la gestion d’un club, les transferts. Ça m’a beaucoup marqué, au point de me donner envie de faire de cette passion un métier.
« Les chiffres ne suffisent pas »
Aujourd’hui, vous êtes considéré comme un pionnier dans l’analyse et la direction sportive…
Je fais partie d’une génération qui a grandi avec des statistiques, mais je crois que le football ne se résume pas à ça. Derrière les données, il y a des joueurs, des hommes. Je crois beaucoup au contact humain, à l’observation directe, aux sensations.
Comment expliquez-vous votre progression si rapide ?
J’ai toujours travaillé avec passion, sans compter les heures. En Espagne, nous avons une culture de l’effort. Quand j’étais secrétaire technique, je passais des nuits à observer, analyser, rédiger des rapports. J’ai eu aussi la chance de croiser de grands entraîneurs qui m’ont fait confiance.
« Pourquoi Marseille ? »
Après vos passages à Valence et ailleurs, pourquoi avoir choisi l’OM ?
Parce que c’est un club unique. Quand je suis arrivé, j’ai senti que je pouvais contribuer à un projet différent. À Valence, il y avait beaucoup de contraintes. Ici, à Marseille, il y avait la possibilité de bâtir. Et puis, c’est une ville de football, avec une passion incroyable.
Votre objectif est aussi social, au-delà du sportif ?
Oui, je crois profondément que le football peut être un outil d’intégration et d’influence sociale. L’OM n’est pas seulement un club, c’est un symbole pour une ville et ses quartiers. Si nous réussissons à donner de la fierté aux Marseillais à travers le sport, alors nous aurons réussi.
« Le Bernabéu reste un rêve »
Vous avez assisté récemment à un match de Ligue des champions au Bernabéu. Quelle impression cela vous a-t-il laissé ?
Ce sont des moments uniques. Le Bernabéu, c’est l’histoire du football. Pour moi, c’était aussi un souvenir personnel, car j’y allais déjà enfant. Voir l’OM jouer un jour à ce niveau, c’est un objectif qui me motive chaque jour.
Et votre regard sur la Ligue 1 aujourd’hui ?
C’est un championnat compétitif, qui progresse beaucoup. Mais il reste des différences avec l’Angleterre ou l’Espagne. Il y a encore un fossé économique, mais aussi culturel. Pourtant, la Ligue 1 a du potentiel et j’espère que Marseille peut contribuer à l’élever.
Source : Article adapté et traduit à partir d’un contenu publié dans Marca

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